—L’Institut de Jack Vance et le Bureau des Sabotages de Frank Herbert—
Jack Vance et Frank Herbert ont été des pendant longtemps des amis proches depuis leur rencontre en 1952 à l’occasion d’un interview. Ils sont partis quelque temps en famille au Mexique pour fonder un atelier d’écrivains avant de revenir en Californie où ils se sont tous deux établis. Il se rencontaient souvent (en compagnie de leur voisin Poul Anderson) et ont même participé ensemble au projet de construction d’un bateau mais Herbert finira par abandonner. En 1963 Herbert publie Dune en deux parties dans Analog et en 1965 l’édition reliée lui vaudra les succès (amplifié par le film de David Lynch en 1984).
Vance avait déjà reçu un prix Hugo en 1962 pour les Maîtres des Dragons et connaît un certain succès avec les Princes démons en 1964 et la série Tschai en 1968.
Comment ne pas imaginer que les rencontres de Herbert / Vance / Anderson n’ait pas donné lieu a des échanges d’idées sur la Science Fiction. Quand trois géants de l’écriture SF se réunissent on ne peut douter du résultat : les idées devaient s’entrechoquer comme les pintes de bière. Il semble probable que ce soit le discret Vance qui ait principalement fait office de dispensateur de conseils : Herbert comme Anderson n’ont jamais caché leur admiration pour leur ami Jack.
Le concept de l’entité organisée dans le but de saper le « progrès » a du être discuté lors de semblables réunions amicales (Herbert avait publié une nouvelle en 58 mettant en scène un « saboteur extraordinaire » dans « A matter of Traces« , et chacun a pu en tirer sa propre idée et développer tout autour son propre monde.
Vance et Herbert l’on fait chacun à leur manière :
1964 : Jack Vance Publie le premier volume des Princes Démons, Le Prince des étoiles , suivi de La machine à Tuer. Dans ces 2 romans Vance introduit, sous formes de citations (épigraphes ou de notes de bas de page) un organisme pseudo-gouvernemental élitiste nommé l’Institut. Il est présent dans tout l’oecoumène : la partie humaine « civilisée » d’un bras de notre galaxie. Son action est souterraine, bien que ses membres ne cachent pas leur but qui est d’influencer la mentalité humaine pour ralentir les plus possible le progrès excessif des sciences et techniques, de l’administration et de la gestion afin de de garder l’humanité dans une évolution et un environnement naturels « sains» et éviter ainsi l’apparition de dictatures et autres « sociétés idéales ».
L’Institut prétend que c’est la race humaine elle même qui l’acréé comme un « anticorps » face à la menace de l’artificiel.
Au début de la série l’institut ne participe qu’indirectement à l’intrigue, jusqu’à devenir l’environnement principal du dernier volume Le Livre des Rêves. (1981)
1964 : Frank Herbert publie Delicatesse de Terroriste (The Tactful Saboteur)
une nouvelle qui introduit le Bureau des Sabotages, entité gouvernementale de la CoSentience, organisation pangalactique de plusieurs races intelligentes. Il est chargé de gêner ou retarder au maximum, toutes les initiatives techniques, scientifiques et administratives des autres parties de l’administration galactique ou des diverses races alliées. Le personnage principal est le Saboteur Extraordinaire JorJ X McKie, humain, chapeauté par Napoléon Bildoon, de la race Pan Spechi, chef du Bu Sab.
En 1973 sort L’Étoile et le Fouet (Whipping Star) premier roman utilisant le BuSab puis Dosadi (Dosadi experiment) en 1979.
Pour conclure les deux concepts sont intéressants, cependant du point de vue littéraire, là où Herbert déploie des intrigues et situations compliquées voire confuses sans fournir aucune explication (on est loin de l’épopée de Dune), Vance nous livre une fresque vengeresse exotique et humaniste avec son style habituel : concision, ironie et sens du merveilleux.
24/09/2020 —- parution en France du 1er volume en BD de la geste des Princes Démons chez Glenat ici : Le prince des étoiles Tome 01
Par contre, je ne vois pas de quel film de 1968 vous voulez parler.
Bien vu ! j’ai fait une erreur de date c’était en 1984 je rectifie de suit
J’ai beaucoup aimé Dosadi et je compte le relire d’ailleurs.