Tschaï, la tétralogie de Jack Vance, a été adaptée en BD par le scénariste MORVAN et le dessinateur LI-AN, colorisation Scarlett Smulkowski.
la série comprend 8 volumes, deux pour chaque roman, le premier volume a été publié en juin 2000 par les éditions Delcourt et le dernier volume (n°8) en avril 2008.
Soit un total de 368 planches et plus de 3300 dessins. La série a été éditée en Néerlandais et en Espagnol. Aujourd’hui (2020) l’édition Française est épuisée!
Li-An est un dessinateur et scénariste de BD qui vit dans le centre de la France, il explique comment lui est venue l’idée de cette adaptation:
« Pendant longtemps, j’ai considéré Jack Vance comme le plus grand romancier du monde. Je l’ai découvert à l’adolescence, entre deux pérégrinations familiales, et ses personnages semblaient s’adresser à moi directement. Comme eux, je suis plus d’une fois tombé en terre inconnue, étranger aux gens et à leurs coutumes. Leur solitude trouvait des échos dans ma timidité, leur soif d’action dans ma fringale de dessin. Depuis que je fais de la BD, Le cycle de Tschaï s’est révélé un compagnon de route fidèle et inusable. Je n’imaginais pas dessiner autre chose que des héros sombres et efficaces, des cités bruissantes de vie ou des demoiselles séduisantes et inaccessibles. Et aujourd’hui avec l’aide du scénariste Jean-David Morvan, me voici confronté aux rêves de mon enfance … »
in:(catalogue 2000 – J’ai Lu – « un siècle de SF »)
En 2006 dans un interview sur le site avoir-alire LI AN précise:
Q : A propos de Tschaï, c’était toi le fan de Vance. Tu es donc allé chercher Morvan ?
R : En fait, il était en vacances à la Réunion, chez moi, et en plaisantant un peu, je lui avais dit que j’aimerais bien l’adapter en BD. Jean-David lit très peu de science-fiction, mais il avait trouvé l’univers assez rigolo. Il faut savoir également que je suis fan de Moebius, qui lui-même est fan de Vance. Dans Major Fatal, il y a des références directes à l’univers de Vance. On avait essayé d’autres projets, avec Jean-David, mais ils ont tourné court. Entre-temps, j’avais publié Planète lointaine. Et ça me suffisait, pour gagner ma vie, vu que j’étais prof de maths à l’époque (un peu bizarre comme phrase). Morvan a été un peu vexé, il s’est souvenu de notre discussion sur Tschaï, et a proposé l’adaptation à Guy Delcourt lors d’un festival à Sierre. L’éditeur s’est montré intéressé, a vérifié que les droits n’étaient pas trop difficiles à acquérir. La voie était libre, et j’ai dû choisir. Depuis, je ne fais plus que de la BD à plein temps.
Extrait d’un interview de 1999 par Jacques Garin :
« En adaptant l’histoire, je me suis heurté à des problèmes auxquels je ne m’attendais pas. C’est un bouquin que j’avais lu une dizaine de fois et je pensais que le dessin allait couler de source. En bossant un peu, je me suis rendu compte que ses descriptions avaient énormément de résonnance avec l’imaginaire visuel des années 50/60 et donc, adaptées au premier degré, auraient semblé vieillotes. Après de grosses prises de tête, on a décidé que je devais tirer de mon côté en essayant de garder l’esprit plutôt que la forme. Je ne te parle pas des descriptions contradictoires (les Chasch sont calamiteux) ou partielles…Visuellement, j’ai toute latitude. Un autre problème, c’est l’extrême précision de certaines descriptions; Vance le fait une fois et basta. Moi qui doit redessiner tout, j’ai tendance à simplifier… »
Le Scénariste Jean David Morvan :
« Adapter n’est pas copier. Et comme je ne suis pas Jack Vance, pour que je trouve crédibles les réactions et les aventures des personnages, je suis obligé de leur coller mes émotions. Donc en gros, ils font ce que Vance a écrit, mais avec des motivations qui sont les miennes. Pour généraliser, je crois que pour être fidèle à l’esprit d’une œuvre, il faut parfois être infidèle à sa forme. Simplement parce que par exemple de deux romans de 500 pages, on passe à 4 albums de 46. Il faut réorganiser pour garder l’idée de la structure des livres.«
Interview réalisée par Siam L’Archiviste et Marie en Aout 2003.
Li-An et Adam Reith:
« C’est un personnage solitaire qui a énormément voyagé, explique Li-An. Son existence correspond à ce que j’ai vécu en tant qu’ado, dans différents pays, perpétuellement confronté à des gens que je ne connaissais pas.«
Un autre commentaire de Li An (2005) sur clicanoo.re (Ile de la Réunion)
« Le premier album a tout de suite trouvé un public, car Vance se vend très bien en France, indique le dessinateur. 10 000 exemplaires, c’est pas mal. Toutefois, ça s’est un peu tassé ensuite. Certains lecteurs se sont dits déçus par le graphisme. »
Mais ils n’étaient visiblement pas légion. Sinon, le duo ne s’apprêterait pas à sortir le septième tome en avril-mai 2006. « Il est toujours difficile d’adapter un roman, poursuit-il. Ce qui semble cohérent en littérature ne l’est pas automatiquement en BD. En outre, Vance a une façon très particulière de décrire les choses. Lorsque le héros arrive dans une ville, par exemple, Vance décrit des odeurs, des couleurs, mais pas les maisons. C’est alors à moi de les imaginer.«
Pour un petit tour chez LI-AN : https://www.li-an.fr/billets/
Une BIOGRAPHIE de Li-An : http://www.wikiwand.com/fr/Li-An
ou: https://www.clicanoo.re/Culture-Loisirs/Article/2005/12/04/3Li-le-vagabond-de-la-BD_47236
Un interview de Li An à lire ici : L’AVIS TEXTUEL DE MARIE M
GALERIES – EXTRAITS DES ALBUMS
Merci à Li-An pour son aimable autorisation de publier ses dessins extraits des 8 albums.
LE CHASCH
LE WANKH (WANNEK)
LE DIRDIR
LE PNUME
Pour terminer un lien interessant sur Li-An: